L’INVENTAIRE DE NOS VIES  CONFINÉES… Par  Amélie, Anaïs, Brigitte, Caroline, Céline, Christelle,  Emmanuel, Erine, Kim Yen, Nadia et Sophie.


Il y a des jours où je vois le verre à moitié plein,Il y a des jours où il me paraît à moitié vide. Il y a des matins où l'énergie et l'envie m'animent, maisIl y a des soirs où la fatigue et la lassitude me submergent. Il y a des jours où savoir ma famille en bonne santé est tout ce qui compte. Il y a des nuits où je me rêve dans une salle de classe face à mes élèves. Il y a des jours sans Il y a des jours où le confinement est un bonheur de complicité avec ses enfantsIl y a des jours de plaisirs simples Il y a des jours tristesIl y a des jours de grandes décisionsIl y a des jours où les moyens numériques sont notre seul lien vers l’extérieurIl y a des jours où nous ne regardons que notre réalitéIl y a des jours de grandes fatiguesIl y a des jours où la restriction de notre liberté de mouvement n’est en rien un frein à notre libertéIl y a des jours de grandes colèresIl y a des jours de grandes incompréhensionsIl y a des jours où croiser un simple regard révèle le large sourire derrière un masqueIl y a des jours de profonde admiration pour les personnes qui se battent pour nous maintenir en vieIl y a des jours où l’on crie nos colères, nos frustrations pour accueillir la joie. Il y a des jours au ralenti Il y a des jours où tout se bouscule Il y a des jours où on voudrait revenir en arrière Il y a des jours où on rêve d'avancer


Il y a des jours où on rêve de nouveaux horizons. Il y a des jours où tout se mélange. A ce récalcitrant .. Il y a des jours où il nous apporte le silence, la joie de regarder, de sentir, d'écouter la nature qui se réveille au fil du temps. Il y a des autres jours où il nous retire les sourires, les mains levées, les bousculades dans les escaliers, les récrés au gré du vent. Il y a aussi des nuits où on l'entend. Et pour l'instant, malheureusement, il est omniprésent et…. jusqu'à quand?


Il y a des jours où on attend, on attend désespérément et impatiemment une nouvelle qui ne vient pas… peut être aujourd’hui… peut être pas !!! Il y a des jours où l’on se donne le temps d’écouter… le calme, le chant des oiseaux, la vie dehors.  Il y des jours où l’on part en vacances, il y a des jours où l’on devait partir en vacances Il y a des jours où la motivation s’éloigne, il y a des jours où l’énergie revient, tenir, s’accrocher encore un peu, on y est presque. Il y a des jours où le ciel est tout bleu, puis d’autres où il est gris… retrouver l’attention de faire attention à la vie. Il y a des jours où l’on sait dès le matin que la journée sera douce et agréable, pourquoi ? On ne sait pas mais on le sent tout simplement. Il y a des jours où l’on décide d’appuyer sur le bouton pause, pour faire le vide et mettre sa tête au repos.  Il y a des jours où l’on se remet en activité, mais ça ne se relance pas immédiatement, on tâtonne, on essaye, ça toussote comme une machine-outil laissée trop longtemps au repos. Il y a des jours gris mais gris clair où l’on se sent léger, heureux et chanceux… chanceux d’en avoir conscience.  Il y a des jours où même par écran interposé, un cours et une personne surtout vous redonnent l’envie… d’y croire, d’aller plus loin, de déplacer des montagnes.  Il y a des jours où les matins sont calmes, tranquilles, paisibles Il y a des jours où l’on se rapproche de la fin de cette étrange  parenthèse dans laquelle on vit depuis plusieurs semaines… et on s’interroge alors : comment ça sera après, comment ça sera lundi ? …


Ici et… las Il y a des jours aimants.  Moi qui ne parle qu’Ovide, je métamorphose et me lisse en psychose. Dans l’art d’aimer les miens, les tiens, je soutiens, je me souviens. Un savoir me retient, je respecte l’ancien qui ne recula devant rien. La liberté acquise est notre plus cher bien, qu’ils m'en soient témoins. Je virevolte en révolte de finesse enragée, et je vis et je rêve.A grande bouffée d’air, je bouge, trépidant désinvolte du monde. Nulle entité n’impose par de vils mensonges l’arrêt de mon amour. Nulle cécité n’oppose les gestes impatients de ma complétude. Virus, bacilles ou cormorans, je révolte implicitement ce refus, qu’un jour, vous soyez responsables facilement des errance des gens. 


Il y a des jours où le ciel est bleu, tu entends les oiseaux chanter,tu vois les feuilles pousser,tu contemples les enfants en train de jouer,tu regardes le train passer.Et, derrière ta fenêtre, tu penses aux prisonniers, aux exilés, aux réfugiés, aux oubliés.Il y a des jours où le ciel est bleu, et tu es heureux.